Nature et Agriculture
   

Champs de mil après
 la moisson

         

        La dune menace

 
Culture séche du mil (céréale non panifiable), du sorgho. Chaque pied est butté pour conserver un peu d'humidité
et éviter que la déflation ne dégage les racines. Les semailles ont lieu en Mai; la récolte en Octobre.
L'emploi de machines est impossible. Les rendements sont faibles d'autant que , parfois les criquets ruinent
les cultures en quelques heures et les travaux des champs demandent beaucoup de main d'oeuvre sur une courte
période. Même les membres de la famille en exode à Bamako reviennent au village pour la moisson mûs par un
vieux souvenir des pratiques communautaire.  Lorsqu'ils ne se dérangent plus, le champ n'est que partiellement
ou pas du tout emblavé ou moissonné. Petit à petit la surface cultivée diminue. Or le mil est l'aliment de base,
certes pas très riche en éléments nutritifs. Il faut se tourner vers d'autres activités pour assurer la nourriture.
 Au loin le village perché de Niongono.
 Par le fait de l'érosion éolienne, facilitée parce que la terre est pulvérulente, le  sable du désert ennoie
inexorablement les cultures et les puits. 
Entre Guimini et Nombori.
 
Le désert avance

Poussée par le vent , telle une langue géante, la dune part à l'assaut de la falaise de Bandiagara
et submerge les champs qui sont au pied.

D'une année à l'autre, nous constatons la progression de cette digue monstrueuse qui sépare les champs
et la plaine du Séno.
 
Au premier plan sur la gauche , ces quelques tiges jaunes de mil sont les restes d'un
"champ" minuscule qui recueille un peu d'eau de ruissellement. On ne néglige aucune parcelle , proche du
village  et ainsi plus facile à surveiller.

carrés d'oignons


Lorsque les cultivateurs dogons disposent d'un puits,
 ils pratiquent
la culture inondée. Les diguettes en terre
 quadrillent le champ en carrés d'un m2 environ, où sont
 repiqués les oignons. Le village a été bâti dans les éboulis
 pour économiser les bonnes terres.
 

Chèvres  et feuilles


Les chèvres accélèrent la désertification du Sahel:
 elles broutent l'herbe maigre; ici entre Songho et Kori-Kori.
 La remontée des sels minéraux dissous dans  l'eau du  sol
 qui s'évapore du fait de la chaleur intense et de la longue
(8 à 9 mois) saison sèche provoque la constitution d'une
 carapace rougeâtre, la latérite qui a la fertilité du béton!
 

Chèvre debout




Debout sur ses pattes de derrière, la chèvre tire les rameaux et
"broute" les branches jusqu'à 3 m de haut. Les arbres meurent petit
 à petit.  Les chèvres ruinent le tapis végétal encore plus vite lorsqu'elles
 sont associées aux moutons: la savane devient steppe puis désert.